rapportés de l'hémisphère sud

transition 2015 - 2016

( exrait de série de 70 pièces )









































 





































































































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hacia el norte norte norte 

désert

Llay Llay


la route serpente en lacets

 jaunes parsemés de buissons verts



roches violettes


palmiers

montagnes  floues dans la lumière

au loin

plus rien

entrer dans un nuage

l'horizon brume 

puis le ciel bleu

 lumineux

la chaleur est palpable

je me dépouille


2ème piso de l'autobus

en haut et devant

écran ciné-paysage

l'autoroute est lisse

les camions vont droit aux mines

la sécheresse et la végétation coexistent

s'entremêlent

le maté enivre les paupières

la brume tombe sur l'horizon et bientôt avale le véhicule


excitée d'entrer dans un tunnel

ou l'impression de sortir de quelque chose

exit l'angoisse humide des ravins et des sangsues

capital de las flores

des cabanes défoncées

des tons délavés 

l'air poussière

canicule


l'océan à l'infini

les montagnes floues à l'infini

du maté à l'infini

la panaméricaine à l'infini

l'ivresse à l'infini

la sécheresse et les nuages qui mangent les monts

des triangles en pente douce

pichidangui

la panaméricaine, les ponts, les pompes, les poids lourds

à l'infini

la langueur, la torpeur, la chaleur

à l'infini

la terre brûlée et les oiseaux noirs qui tournent

les nuages de fumée


la route suit une ligne continue

la route de l'insomnie, de l'épuisement

du délire

la voie ferrée, fantomatique, en parallèle

quelques rares bâtisses 

au-delà n'est que désert de roche, terre aride, montagnes

des lamas, une pompe, des palmiers, des buissons déssechés

une flèche

l'air comme enfummé

les fleurs dressées dans la mort

relais électriques

camion cristal

road trip chile norte

jaune vert lumière

une bourgade

un embarcadère puerto puerto

au loin les oiseaux noirs

un tapis de sel

chardons

air poussière

playa amarilla

terre abîmée, érodée, 

rendue à sa poussière dans la gueule du ciel

et l'océan que le vent balaye

le vent messager

le vent, le mouvement


puerto oscuro

arbres, ruines

cactus en plaines brûlées

cactus qui rythment

comme des mains sortant de terre

les doigts raides et serrés d'un mort

tendus, crispés vers le ciel

en un rictus qui dit peace ou fuck off

cactus

troupeau de bites de chats



des éoliennes tournent à du 2 à l'heure ou pas du tout

plus d'eau, soif et cristal

devenir océan de sel

devenir cactus

plus au nord encore

plus au nord

vers le soleil qui brûle

l'infini soleil

qui va jusqu'à sucer mon ombre

pour goûter au plaisir infini

ici le pays de l'infini

l'infini mortel


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les dessins seront visibles du 13 mars au 10 avril 2016  dans le cadre de l'exposition collective de dessin:

Cette chose sans nom d’entre rire et sanglot qui bouge en nous, qu’il faut tirer de nous et qui, diamant de nos années après le sommeil de bois mort, constellera le blanc du papier*


Lieu : au centre culturel, place de Grand-Marchin, 4 à 4570 Marchin
Horaire : vendredi, samedi et dimanche, de 14h à 17h ou sur rdv (fermeture le dimanche 27 mars)

http://www.centreculturelmarchin.be/expositions.php


* Michel Leiris (1901-1990), in Haut mal suivi de Autres lancers, © Poésie/Gallimard, 1969